Le premier qui pleure a perdu /Sherman Alexie
Junior vit comme beaucoup d'Indiens aux Etats-Unis dans une réserve, celle de Spokane. Ayant une déformation au niveau du cerveau, une hydrocéphalie, il est la tête de turc de la réserve et se fait souvent passer à tabas. Heureusement, son meilleur ami Rowdy, un garçon très violent, le protège dès qu'il peut. Sans oublier sa famille unie - d'alcooliques – et aimante.
Tout change pour lui le jour où il décide d'aller suivre ses études au prestigieux lycée de Reardan, principalement fréquenté par les Blancs dans le but d'avoir une vie meilleure. Junior se trouve alors qualifié de traître par son peuple et confronté à une population de Blancs gonflés de préjugés raciaux.
Malgré une thématique assez sérieuse – le racisme, la violence – et un rappel de l'histoire souvent oubliée des premiers habitants des Etats-Unis, ce roman possède énormément d'humour et est un réel divertissement. En effet, le texte est parsemé de dessins réalisés par le personnage principal comme illustration de son témoignage. C'est surtout cela qui participe à la dynamique du livre. On est partagé entre la compassion et l'hilarité lorsque l'on apprend la mort d'un des personnages uniquement à cause du ton de l'auteur, faussement cynique.
Le roman n'est pas un mélodrame, il raconte la vie sans en faire une tragédie, aussi tragique qu'elle puisse être. Certains aimeront la légèreté du ton malgré la gravité de la situation, d'autres y verront peut-être une injure.
Du point de vue littéraire, c'est un livre qui se lit bien et vite, avec amusement.
Sinaï.
CopAlbinMichel
