Oscar et la dame en rose / Eric-Emmanuel Schmitt
Le personnage de la dame rose apparaît comme une fée veillant sur l’enfant. Leur amitié se révèle pleine de tendresse, de jeux. Leur lien privilégié la rend magique, comme une apparition, présente quand il en a besoin. C’est une sorte de mamie gâteau qu’on aimerait tous avoir. Oscar porte un regard à la fois naïf et lucide sur sa propre situation. Il exprime ses sentiments comme son amitié pour ses copains (et copines !), pour Mamie-Rose, et sa colère face au désespoir de ses parents. Il met à jour tout ce qui est tabou dans la vie à l’hôpital, notamment la mort dont il parle sans gêne, en l’acceptant comme une fatalité devant laquelle la peur ne sert à rien et gâche au contraire la conscience de ce que la vie peut nous permettre.
Le style de l’auteur, poétique et humoristique, est lié à l’imaginaire de l’enfance (et peut-être de l’adulte aussi, mais ce dernier est souvent privé ou se prive lui-même de magie…). Ainsi Oscar, dit « crâne d’œuf » à cause de la chimiothérapie, et ses amis comme Bacon (un grand brûlé), sont avant tout des enfants avant d’être des malades.
La réflexion sur Dieu est intéressante, ce Dieu dont Oscar ignore la véritable identité et l’adresse ! En fait, c’est une manière de transposer sur le papier ses peurs et ses joies, une manière de se libérer. L’auteur ajoute même une petite pointe de drôlerie : on passe du rire aux larmes tout au long de cette histoire. Je conseille donc ce livre car je crois qu’il parle à tous les cœurs avec une simplicité et une poésie qui feront fondre chacun de ses lecteurs.
(Cindy , 16 ans)